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France 2 n'a toujours rien compris !

24.06.2019

Après le reportage "bidonné" du 5 mars 2018 au sujet des préenseignes dérogatoires pour les restaurants, France 2 renouvelait son opération de désinformation dans le journal de 20 h du 9 janvier 2019.

Paysages de France décidait alors de saisir le médiateur de France 2, en reprenant point par point les erreurs contenues dans ce dernier reportage. L'absence de réponse de la chaîne pouvait malgré tout nous faire espérer une attention particulière au traitement qui serait réservé à un éventuel nouveau reportage sur ce sujet.

C'est donc avec effarement (et une certaine honte pour le service public) que l'association a pris connaissance du journal de 20 h du 20 juin 2019, dans lequel sont évoqués la proposition de loi relative aux préenseignes pour les restaurants ainsi que la révision du réglement local de publicité d'Angoulême.

Les erreurs et approximations sont si nombreuses que le résultat est incompréhensible pour qui ne connait pas le Code de l'environnement, à savoir... la quasi totalité des téléspectateurs. De plus, le mélange des deux sujets rend le tout particulièrement abscons.

Quelques phrases méritant une sévère correction !

"Les enseignes interdites depuis 2015 à l'entrée des villages de moins de 10 000 habitants devraient être autorisées"

FAUX ! Depuis 2015, seules certaines préenseignes dérogatoires étaient interdites hors agglomération. La proposition du député Ramos consiste à autoriser les préenseignes hors agglomération pour les restaurants proposant des plats "fait maison". 

"Alors, ce restaurateur ne perd pas de temps"

Bel exemple que ce restaurateur qui installe une préenseigne illégale sans attendre le vote de la loi. Pour tous les restaurateurs, l'incitation à faire de même est claire (puisqu'apparemment l'opération parait sans risque) !

"A Angoulême, c'est le choix inverse que l'agglomération s'apprête à faire"

On s'attend donc à voir présentées les mesures prévues par la collectivité pour interdire les préenseignes pour les restaurants. Et bien non, on devine que l'on vient de changer de sujet lors du micro-tottoir au cours duquel trois habitants disent qu'ils voudraient un peu ou beaucoup  moins de publicité dans leur ville.

"Réduire la publicité, c'est l'objectif des élus de l'agglomération"

S'en suit une énumération qui tente de nous faire croire que la publicité va réellement être réduite. Malheureusement, le rapport de présentation du RLP en ligne sur le site de l'agglomération nous réserve quelques mauvaises surprises :

- la publicité sera réintroduite dans certains lieux où le Code de l'environnement l'interdit (secteurs patrimoniaux remarqualbles et aux abords des monuments historiques par exemple)  

- les panneaux publicitaires de 12 m2 seraient réduits à... 10,5 m2, le format utilisé dorénavant par la majorité des afficheurs, leur permettant d'installer des panneaux motorisés (publicités défilantes) et le plus souvent éclairés

- aucune mesure restrictive n'est prévue pour la publicité sur mobilier urbain (nombre, hauteur, formats, numérique), sinon de l'autoriser là où toute publicité est normalement interdite

- l'interdiction des doublons (évoqué dans le reportage) n'a de sens que corrélée à une diminution de la densité publicitaire (si l'on remplace 2 panneaux placés côte à côte sur un même terrain par 2 panneaux installés sur 2 terrains, la mesure ne présente aucun intérêt)

- enfin, aucun mot sur la publicité et les enseignes numériques, les dispositifs publicitaires pourtant les plus agressifs qui soient !

"Une ville avec moins de publicité, une réalité quand ce nouveau règlement sera voté par les élus de l'agglomération"

Cette conclusion prend pour argent comptant la seule opinion des élus, alors que Paysages de France, sollicitée, avait adressé à la journaliste un argumentaire détaillé montrant qu'aucune mesure sérieuse n'avait été proposée par le bureau d'études pour diminuer la pression publicitaire sur l'agglomération d'Angoulême, et qu'il s'agissait tout au contraire de l'un des pires projets de règlement local de publicité sur lesquels l'association ait eu à travailler.

Un article sur le site de France 2 : pas mieux !

L'article mis en ligne sur le site n'a malheureusement pas réussi à redresser la barre, et notre correcteur a bien entamé sa réserve d'encre rouge !

En savoir plus :

Journal de France du 20 juin 2019

Article du site de France 2, corrigé