13.12.2021
Paysages de France
Communiqué du 12 décembre 2021
Contact : 06 82 76 55 84
Alors que le conseil du Grand-Lyon s'apprête à arrêter la version du projet de règlement local de publicité (RLPi) qui sera notamment soumise, au cours des mois qui viennent, à l'avis de la Commission départementales de la nature des paysages et des sites (CDNPS) puis à enquête publique, huit ONG nationales et locales, dont Paysages de France, viennent de rappeler, par le biais d'une tribune dans la revue REPORTERRE, les lignes rouges à ne pas franchir.
Si elles l'étaient, elles feraient du Grand-Lyon l'exact contre-exemple des mesures à prendre, ne serait-ce qu'au regard de l'urgence climatique.
Donner au au n° 1 de la publicité sur les trottoirs la caution de ceux qui dénoncent les effets délétères de la publicité ?
La première ligne rouge concerne la possibilité d'installer des panneaux publicitaires jusque sur les trottoirs, y compris sur les abris pour voyageurs, cela au motif de "services" rendus par l'afficheur.
Et en effet, quel service serait ainsi rendu à la planète !
Ce serait donc une faute politique majeure.
Un "coup tordu" contre l'environnement, d'autant plus grave qu'il émanerait de ceux-là mêmes qui prétendent le défendre.
Ce serait "la" métropole qui donnerait ainsi un véritable "pass" écologiste au n° 1 de la publicité sur les trottoirs du monde.
Une métropole qui deviendrait ainsi sa meilleure publicité et sa meilleure carte de visite !
Sauf à donner l'exact contre-exemple de ce qu'elle se doit la première de donner sur les espaces relevant de sa responsabilités (trottoirs, domaine public), le minimum du minimum pour la gouvernance écologiste du Grand-Lyon est donc, à défaut d'une interdiction de toute publicité sur les trottoirs, de proscrire les dispositifs lumineux et de limiter de façon drastique le nombre et le format de ces derniers.
Déconstruire des dispositions protectrices instaurées par le code de l'environnement ?
Le code de l'environnement a instauré des mesures de protection qui s'appliquent dans certains lieux tels les parcs naturels régionaux, les sites patrimoniaux remarquables, les périmètres de protection des monuments historiques, où toute publicité est normalement interdite.
Cependant, la mise en place d'un règlement local de publicité permet de déroger à cette interdiction.
Qu'une métropole écologiste, la seule de France, se serve de la procédure RLP(i) pour remettre en cause une mesure de protection de l'environnement instaurée par le Code de l'environnement reviendrait, à l'évidence, à envoyer un message extrêmement négatif et, en tout état de cause, parfaitement inaudible.
Ce serait un feu "vert" délétère donné aux autres villes de France et donc une autre faute politique majeure.
Réduire la place de la publicité en autorisant des publicités démesurées ?
Les offensives du lobby publicitaire ont conduit à l'un des paradoxes majeurs du "Grenelle" de l'environnement de 2010 : la possibilité désormais d'installer beaucoup plus facilement qu'avant trois catégories de publicités géantes, dites "bâches publicitaires".
Bruno Bernard, président du Grand-Lyon, s'était engagé à n'en autoriser aucune.
Bruno Bernard, président du Grand-Lyon
Revenir sur cette décision – que prennent nombre d'autres villes et intercommunalités qui pourtant n'ont pas à leur tête une gouvernance écologiste – serait un autre tsunami.